from
Ma peau,
released May 20, 2022
EMILY
À la fenêtre de ta chambre
À la fenêtre de ton cœur
Tu vois l’aurore qui blanchit
La nuit qui tombe sur les fleurs
Tu vois la mort, tu vois la vie
Parfois si peu de mots, joyeux, intransigeants
Comme ceux d'un enfant, s'épinglent sur tes pages
Ils sont des papillons, qui portent tout légers
La journée qui avance, le poids de l'existence
À la fenêtre de ta chambre
À la fenêtre de ton cœur
Tu vois des visages qui rient
D'autres qui retiennent leurs pleurs
Tu vois la mort, tu vois la vie
Tu écris de si loin dans cette langue que
Je comprends tellement peu, mille huit cents poèmes
Messagers d'invisible, ils percent les remparts
Inondent mon esprit d’éclats de paradis
Quand les petits riens prennent trop de place
Que tournent les heures, privées de saveur
Quand les mots s'habillent pour sauver la face
Que les confidences restent en silence
Quand le monde comme une grande machine
Pour de vaines choses s'agite et s'échine
Tes mots jaillissent en cadeau
Merci Emily
Ta folie, je la lis
Et ça cogne et ça vit là-dedans
Merci, Dickinson
Jeanne Barbieri
I'm nobody ! Who are you ?
Are you - Nobody - too ?
Then there's a pair of us !
Don't tell ! they'd advertise - you know !
How dreary - to be - Somebody !
How public - like a Frog -
To tell one's name - the livelong June -
To an admiring Bog !
Emily Dickinson