1. |
Larmes
03:54
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LARMES
Guerrières, aux abords des paupières
Vous éclatez dans l'air
Ce que j'essaie de taire
Indociles, à la pointe des cils
Vous livrez, immobiles
Ce qui me rend fébrile
Mesdames, les larmes
Ne seriez vous pas
Les armes de l'âme
Bienfaitrices qui du fond de l'iris
Jusqu'à la joue se glissent
Apaisent mes cicatrices
Aux pupilles,
Elles s'accrochent et m'habillent
De ce voile qui brille
Quand trop de joie me vrille
Mesdames, les larmes
Ne seriez vous pas
Les armes de l'âme
Émissaires, de ce vaste mystère
Qui se loge et s'agrippe
À ma peau, dans mes tripes
Mesdames, que faites-vous là
Mesdames, je ne vous attendais pas
Mesdames, les larmes
Quand vous m'aveuglez
Mes armes se fanent
Jeanne Barbieri
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2. |
Noyade
04:06
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NOYADE
Je ne vous vois plus
Je vous sais là-haut
Au dessus de l’eau
J'ai plongé trop bas
Ce toboggan là
Est trop grand pour moi
Je suis bien ici
Je vois mes cheveux
Voler dans le bleu
Les bruits de la vie sont bien doux par ici
Je les entends au loin
Comme dans un coussin
Si je restais là
C'est dangereux, je crois
Je ne devrais pas
Tu m'as sortie de l'eau
Douce blessure
Jeanne Barbieri
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3. |
Déchiffre-moi
03:16
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4. |
Perles de gouttes
04:00
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PERLES DE GOUTTES
Perles de gouttes
Sur le carreau
Tracent des routes
Des sillons d'eau
Perles de gouttes
Sur le carreau
Sèment le doute
Et brouillent le tableau
A l'arrière des voitures
Petites créatures
Le nez sur la vitre
Donnent des titres
Aux peintures sauvages
Que le ciel offre alors
Mélangeant les nuages
Et les météores
A l'avant des bolides
Les adultes solides
Allument la radio
C'est les infos
Ils reçoivent en silence
Les nouvelles des ondes
Les états d’urgence
L’écroulement du monde
Les petits se concentrent
Sur les culs et les ventres
De ces maisons sur roues
Aux habitant flous
Et ils comptent sans relâche
Les yeux jaunes et rouges
Qui s'allument et se cachent
Sur l'écran qui bouge
Au son de la démence
Qui jaillit des fréquences
Se mélangent les questions
S'entrechoquent les « où va-t-on »
Les adultes, les petits
S'interrogent sur l'endroit
Vers lequel, dans la nuit
Nous roulons tous tout droit
Tout le monde ralentit
Sur le côté
Une auto, sous la pluie
Accidentée
Perles de gouttes
Sur le carreau
Se figent toutes
Gronde la radio
Perles de gouttes
Les enfants voient
Une âme en déroute
S’échapper d’un toit
Jeanne Barbieri
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5. |
Visages couchés
04:05
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VISAGES COUCHES
Je me demande bien ce qu'il y a après
Oui, je me demande bien
Vivre, mourir, ça, je le sais
C'est entendu, c'est ainsi fait
Je me demande ce qu'il y a après
Oui, je me demande, c'est vrai
Après tout, partir, ce n'est pas rien
Mais où alors, je me demande bien
Face à une mer paisible
Au loin, devant moi
Une masse noire se dessine
C'est la montagne aux visages couchés
Roche sèche, aride, le jour
Ombre chinoise, au crépuscule
Immobile et calme, elle s'impose
C'est la montagne aux visages couchés
C'est peut-être ici que je me couche
C'est peut-être ici que tout finit
C'est peut-être ici que je m'allonge
C'est peut-être ici que je revis
Marie Schoenbock
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6. |
Ma peau
04:37
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MA PEAU
Cela fait si longtemps
Mon corps
Que je ne t'ai pas fait danser
Cela fait si longtemps
Mon corps
Je t'ai délaissé
Cela fait si longtemps
Mon corps
Que te voilà engoncé
Cela fait si longtemps
Je vais te délasser
Ma peau, ma peau
Pleure
Tout ce que tu n'as pas pu crier
Ma peau, ma peau
Laisse donc couler tes larmes enragées
Ma peau, ma peau
Pleure
Tout ce que tu n'as pas su chanter
Ma peau, ma peau
Laisse donc briller tes larmes de gaieté
Rendez-moi ma peau animale
Rendez-moi mon scandale
Ma tête, ma tête
Crache
Tous ces mots qui t'ont paralysée
Ma tête, ma tête
Laisse donc filer les animosités
Ma tête, ma tête
Crache
Tous ces mots qui te font tant vibrer
Ma tête, ma tête
Laisse donc sonner tes plus belles pensées
Comme une louve « in love »
Je hurle à la nuit
Comme une louve « in love »
Je hurle à la vie
Mes hanches, mes hanches
Venez donc bercer
Ce qui dans mon ventre
Est trop agité
Mes hanches, mes hanches
Venez donc calmer
Ce qui dans mon ventre
Vient m’accaparer
Mes louveteaux fantômes
Le loup de mon lit
C’est ici, ici
Que palpite ma vie
Mes louveteaux fantômes
Le loup de mon lit
Mais parfois dans ce nid
Point de répit
Rendez-moi ma peau animale
Rendez-moi mon scandale
Musique de nuit
Lave les pores de ma peau
Délivre moi de mes maux
En toi, je m’oublie
Jeanne Barbieri
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7. |
Asthmatique
03:34
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ASTHMATIQUE
À l'heure décente où l'enfant se couche
À l'heure des histoires et des « bonne nuit »
J’attends, moi, de savoir si la mienne sera douce
Car, pour l'instant, je n'ai qu'une peur
Les nuits sont longues
Elles semblent ne jamais trouver de fin
Quand d'autres craignent
Monstres et fantômes
Moi je crains le bruit
Et je siffle, ça y est
Je suis asthmatique
Mes poumons s'enflamment
Mes poumons s'emportent
C'est systématique
Maman, donne-moi de l'air
Quand enfin tes bras me prennent et m'enlacent
C'est comme si tout mon corps m'échappe et s'enfuit
Vient alors le « chut », qui parfois agace
Mais qui soudain me berce et m'adoucit
J'ai dû m'endormir de fatigue
Lorsque je me réveille au matin
Doucement je colle ma joue contre la vitre
Dehors déjà la cour d'école s'agite
Il faudra encore attendre
C'est beaucoup trop fragile
Elle s'étoufferait à trop courir
Mieux vaut ne pas
Marie Schoenbock
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8. |
Emily
06:30
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9. |
Mère
04:23
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MERE
De ses bras froids et calmes la mer m’enveloppe
Nous sommes seules, deux mères sous le ciel vide
Au fond de mon ventre, la douceur infinie
Se déplie lentement, se déplie lentement
Je marche vers cette ligne où la mer et le ciel
Se caressent, se touchent, s’embrassent et se couchent
Je ne suis pas seule, je suis maman
Je suis dans la mer, seule, maman
Là bas, au loin, tu joues sur la longue plage blanche
Tu es petite, si petite, magnifique
Tout ton être s’est coulé quelque part dans mon corps
Et je sais, je sais, qu’il ne me quittera jamais
Je suis une femme dans l’eau, une mère à la mer
Je ne suis pas seule, je suis maman
Soudain, je veux partir, très loin, vers cette ligne
Fouler le sable lourd, sans toi sans vous, mes amours
Par delà ce baiser du ciel et de la mer
Je veux goûter au monde, seule, sans mère
Je suis une femme dans l’eau, une mère à la mer
Je ne suis pas seule, je suis maman
Jeanne Barbieri
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10. |
Insomnie
03:16
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INSOMNIE
Ne cesse cette mélodie
Ces mots qui s'invitent sans merci
Nous torpillent sans un bruit
Ne cesse cette tournerie
Valse des soucis
Qui sans répit écarquille nos pupilles
Nous réinventons alors nos vies
Deux cent fois par nuit
Illusion, émotion, évasion
Fantasmons
Tentons de résoudre l'infini
Dans nos dyssomnies
Division, précision, solution
Gambergeons
Un somme qui, en somme,
Ne sonne, personne
Un somme, insomnie
Ne cesse ce charivari
Ce fourbi d'ennuis de pacotille
Qui nous fiche le tournis
Ne cesse cette litanie
Toutes ces broutilles
Qui dans nos lits nous retournent et nous vrillent
A vrai dire la narcolepsie
Nous fait plus envie
Roupillon, abandon, inaction
Somnolons
Arrêtons de boire des camomilles
Prenons des pastilles
Normison, Mogadon, Nuctalon
Et dormons
J'ai pas fait ceci
J'ai pas fait cela
Si j'avais fait ci
Si j'avais fait ça
Je me sens coupable
J'en suis pas capable
Pourquoi j'ai dit oui
Et de toutes façons
Je dis jamais non
C'est une maladie
Qui pendant que je
Me le dis je ne
Dors pas la nuit
Jeanne Barbieri
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JeanneMarie Strasbourg, France
Le port haut et le rire généreux, JeanneMarie est ce duo de jeunes dames ailées à la fois nobles et débonnaires, curieuses
et raffinées, précieuses et naturelles.
Jeanne et Marie ne sont désormais plus des noms inconnus pour les ornithologues musicaux du XXIème siècle…
Anne Sylvestre, mère pour les mésanges, nous a quittés il y a peu. Elle nous laisse avec JeanneMarie, comme avec la relève.
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